Madeleine et moi (2024)

L’œuvre du peintre Ozias Leduc (1864-1955) fascine Marc Séguin. Essentiellement dédié à l’art religieux, le « sage » de Saint-Hilaire aura peint au cours de sa vie une trentaine de lieux de culte : cathédrales, nefs d’églises, baptistères, chapelles… Il laisse aussi derrière lui une centaine d’œuvres d’inspiration personnelle, dont une Madeleine repentante, figure biblique souvent représentée au fil des siècles et qui foudroie Séguin lorsqu’il la découvre.
Durant un an et demi, le pèlerinage que ce dernier entreprend à travers des lieux de culte encore accessibles (église de Saint-Hilaire, Notre-Dame-de-laPrésentation à Shawinigan, baptistère de Notre-Dame à Montréal, église du TrèsSaint-Enfant-Jésus dans le Mile-End, archevêché de Sherbrooke, cathédrale de Saint-Charles-Borromée à Joliette…) se transforme rapidement en obsession pour l’œuvre de Leduc. Le récit de cette odyssée fabuleuse devient un exercice d’admiration unique et initiatique. Entre l’artiste décédé à quatre-vingt-dix ans et le « jeune » peintre cinquantenaire, un courant passe, qui n’appartient pas à l’Histoire de l’art mais à l’Art lui-même, au geste de faire, de créer, de broyer ensemble les pigments et les sentiments, de mélanger les huiles et les vents profonds de l’existence, alors que la raison perd ses nécessités, et la térébenthine, ses vapeurs toxiques.
Entre ces visites aux lieux saints, Séguin se trouve de forts moments d’atelier, au cours desquels naît la tentation de peindre une première Madeleine, puis une autre, puis une vingtaine, pour comprendre toute la sensualité qui anime celle peinte par Leduc, inspirée de Marie-Madeleine la pécheresse. Il cherche à retrouver la « main » de l’artiste, son geste de peindre sans peur et sans affect, dans la joie pure de l’acte libre de créer du vivant, de « résoudre l’équation du sens et de la beauté ». Il ressent aussi un besoin de commenter au passage la place du corps des femmes dans l’Histoire de l’art et dans notre monde contemporain transformé en culte de l’économie.
Jamais n’a-t-on été aussi près des pulsions profondes qui animent l’homme du territoire qu’est Séguin, qui crée et doute, doute et crée, dans une liberté terrible et sereine. La grande émotion qui traverse et transporte ce vibrant récit touche au cœur de l’art, là où résonne justement tout l’art du cœur.

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Un homme et ses chiens (2022)

L’amour, donc, avec ce que ça implique d’engagement, de secrets et de partage. Mais impossible pour cet homme de résister, six mois par année, à l’appel du grand air – il travaille comme guide de chasse sur l’île d’Anticosti, puis sur l’île aux Naufrages, là où l’eau du fleuve devient salée. À l’appel cruel, aussi, des bêtes qui meurent – cerfs, et oies en grand nombre –, dans un cérémonial de sacrifice millénaire. À l’appel, surtout, de ses fidèles chiens, ses confidents ; modèles, en quelque sorte, de sa nature première, animale. Dans des situations tour à tour urbaines et insulaires, au Sud comme au Nord, les forces de création et de destruction, de vie et de mort, d’union et de rupture se chamaillent en lui, sans jamais s’apaiser. Avec comme ligne d’horizon la fin du monde annoncée d’une planète inquiète.

Or la fille d’un vieux garde-chasse, rencontrée aux funérailles de ce dernier, pourrait bien raccorder l’avenir brisé de ses sentiments et réconcilier les pulsions contradictoires qui torpillent ses ferveurs. Écologiste militante, femme de tête et de cœur, cette Marie serait-elle – après Élisabeth et Clara Sauvage – l’issue dont on rêve tous ? L’amour n’est jamais simple, et celui-là, pas simple du tout, alors que Marie perd la fragile attache de sa conscience au monde…

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Jenny sAuro (2020)

Quand Jenny Sauro se noie en sauvant son fils des eaux, les habitants de North Nation vivent un choc à la mesure de leur relation avec elle. Tout le monde dans ce village frontalier a croisé le regard de la serveuse du seul restaurant.

Par petites touches se dresse alors un bilan, inventaire des gestes signifiants qui ont ponctué l’existence de cette femme tissée de rêves comme de désillusions. Le père, le fils, l’amie d’enfance, le laitier, les Indiens de la réserve d’à côté ou le camionneur de passage, tous sentiront résonner dans leur chair le drame de ce destin interrompu. Même les funérailles ouvriront une brèche dans l’ordinaire, offriront une occasion d’exprimer enfin ce qui est trop souvent tu.

Pendant ce temps, sur le lac, le lent spectacle des glaces portées par les mouvements du gel et du dégel rappelle que ce qui a vécu ne disparaît jamais tout à fait.

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Les Repentirs (2017)

Marc Séguin revoit le garçon, l’adolescent puis le jeune adulte qu’il a été. Tous grugés par une incessante inquiétude, ils reviennent hanter l’homme mûr, le peintre reconnu qu’il est devenu. Il y a un train qui siffle au loin, des fissures multiples, un ravin qui se creuse. Et les seins de la belle Arielle. Il y aura des morts. Une amitié malmenée. Et un amour empêché. Comment aimer et se laisser aimer quand on est coupé de ses sentiments? Comment réparer l’irréparable? Dans ce récit sous tension où la fiction pourrait bien jouer des tours à la réalité et où l’art s’avère révélateur tout autant que mensonger, ce qui heurte la conscience du narrateur et lui torture le cœur se dévoile par couches. Les repentirs, ou la mise à l’épreuve des aveux. 

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AU MILIEU DU MONDE (2017)

Le sous-titre de ce livre pourrait être : portrait du peintre en jeune poète. En effet, les poèmes rassemblés ici sont le fait d’un jeune homme, écrits entre 16 et 18 ans. Il n’avait pas encore de vie de peintre mais une intuition artistique certaine. Il ne savait pas alors qu’il consacrerait sa vie à l’art.

On le sait, Marc Séguin est un touche-à-tout : peinture, roman, cinéma sont déjà des faits reconnus. Et voilà que pointe un jeune poète révolté par le monde et subjugué aussi bien par sa beauté.

On trouvera une grande liberté dans ces poèmes qui annoncent tant soit peu le peintre.
 
La nuit restée blanche
les étoiles oubliées
la lune aux cent pas nous sommes
les larmes tombeaux
sur l’Atlas des chemins libres

 
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Nord alice (2015)

Le narrateur est obsédé par Alice, médecin comme lui, dont il n’arrivera jamais à calmer les angoisses. Lorsqu’il la laisse à Queens, c’est pour se retrouver à Kuujjuaq, son monde à elle. Entre deux patients, quand il n’en peut plus de penser à elle, il consomme des femmes sur le web – des centaines de femmes – ou va pêcher. Là, enfoncé jusqu’à mi-cuisse dans les eaux d’un torrent ou le ventre étendu sur la banquise qui fond, il calme sa faim en mangeant du poisson cru. Et il remonte le temps, pour essayer de s’expliquer. Il s’invente une histoire, s’inspirant des hommes qui l’ont précédé, depuis Roméo, l’arrière-grand-père, le premier de sa généalogie à avoir tué un homme, sur les rives du Klondike. Quelles traces ont laissées ceux qui ont traversé les années avant les nôtres ? Que sème-t-on derrière soi dans la fuite ? 

Le Nord que propose Marc Séguin n’est pas seulement blanche immensité et splendeurs boréales ; ce Nord est aussi celui de l’exploitation d’uranium et des excès d’alcool. Mû par un profond respect pour le territoire et ceux qui l’ont marché pendant des siècles, l’auteur de Nord Alice témoigne néanmoins d’une déroute. Mais, justement, c’est peut-être jusqu’au bout de ses échecs qu’on devrait avoir l’humilité d’aller pour se trouver.

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HOLLYWOOD (2012)

À quelques jours de son accouchement, Branka Svetidrva, l’amoureuse du narrateur, est atteinte par une balle perdue et meurt dans les rues du New Jersey. Désemparé, celui-ci se soûle et aboutit dans un cagibi de fond de ruelle à Brooklyn où l’accueillent Sarah et Henry, deux marginaux aux gestes tendres. Pendant que toutes les télés du monde sont branchées sur le suicide en direct d’un astronaute tchétchène dans l’espace, il fera le récit de sa rencontre avec celle qui avait survécu aux snipers de Sarajevo, grimpait aux églises et réinventait l’allégorie de la caverne. Branka voulait prouver que Dieu n’existe pas, qu’Il n’était qu’une fiction de plus, comme toutes celles qui rassurent et encouragent à suivre les codes. Par quels fils tisser du sens alors, comment expliquer la mort de Branka ? Et celle de l’ami d’enfance, cet astronaute en orbite ? Dans son deuxième roman, Marc Séguin prend le risque d’explorer l’invention des hasards et la confronte à la volonté de nos actes.

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A man’s future, full of promise and the joys of a shared life, are found and then lost when a stray bullet kills the woman he loves on Christmas Eve. The distraught father-to-be wanders New York’s streets as he tries to make sense of how this tragic event has changed his life forever.

Translated in 2014. For more information, visit the editor's website

 
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LA FOI DU BRACONNIER (2009)

Un peu hors-la-loi, à demi Mohawk, pas mal braconnier, le narrateur raconte, au lendemain d’un suicide raté, les dernières années de sa vie au cours desquelles il a sillonné en pick-up le continent, à la recherche d’une grandeur qui l’aurait transporté. Des années pendant lesquelles il a pourchassé les bêtes, aussi les femmes, entre un boulot de cuisinier branché à Chicago, le séminaire et la contrebande de cigarettes, poussé toujours plus loin sur une route dont le parcours, vu du ciel, trace les mots de mépris qu’il a envie de hurler à une Amérique qui le déçoit : F--- Y--. Cette quête ayant comme trame de fond la fin du millénaire est écrite dans un style ponctué de références musicales allant de Leonard Cohen à Nirvana et portée par une narration où les recettes de gibier côtoient les enseignements de saint Augustin. Un texte à l’encre brute, qui a les odeurs de la terre dans laquelle on a planté un couteau; un roman intelligent, à la sensualité sauvage, et dont la lumière est celle des matins de chasse.

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Half Mohawk, half Caucasian, Marc Morris is a deeply bitter, disillusioned young man searching for purpose. He hunts and kills animals so he won’t kill men, and yet he has faith—if only faith in the idea of faith, and he desperately wants to dedicate his life to something. Marc’s story begins the day after his failed suicide attempt and traces back through the 10 years preceding the event, when he sets out on a road trip across North America to poach big game, find love in all the wrong places, and search for something to believe in.

This book was translated in 2013. For more information visit the editor's website